Ararat Mirzoyan, ministre arménien des Affaires étrangères, n’a pas participé à la réunion trilatérale à Moscou. S’agit-il d’une mesure contre l’Azerbaïdjan ? Contre le blocus ? Quant à la Russie, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, considère que l’absence d’Ararat Mirzoyan aux pourparlers trilatéraux à Moscou est une mesure contre Moscou et contre les Casques bleus russes. Qui a beneficié de l’absence de Mirzoyan ?

Djeyhoun Baïramov, ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov, déclare que l’Arménie imite le processus de paix concernant la situation dans le Haut-Karabagh et autour du “corridor de Latchine”. Selon lui, la partie arménienne manipule également l’opinion publique. Par exemple, peu avant de refuser de participer aux pourparlers trilatéraux à Moscou, Erevan a présenté un nouveau paquet de propositions pour un traité de paix et a annoncé que Bakou refusait de participer aux pourparlers, a déclaré M. Baïramov, publie news.ru.

Selon Baïramov, il n’y a rien de nouveau dans le paquet arménien sur le traité de paix, l’Arménie crée une fois de plus une imitation du processus de négociation, publie news.ru.

Pour rappel, Ararat Mirzoyan, ministre arménien des Affaires étrangères, a annulé une réunion avec ses homologues azerbaïdjanais et russe prévue le 23 décembre à Moscou « en raison de la poursuite du blocus du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan ». Par contre, le même jour, Ararat Mirzoyan, ministre arménien des Affaires étrangères, a eu une conversation téléphonique avec Philip Reeker, coprésident américain du groupe de Minsk de l’OSCE et conseiller principal pour les négociations dans le Caucase.

Quant à Baïramov, ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, a également déclaré que les activités de Ruben Vardanyan, homme d’affaires d’origine arménienne, qui avait auparavant renoncé à la citoyenneté russe pour le Haut-Karabagh, sont “de nature criminelle et aventureuse” et entravent la réintégration de la région. « Plus vite cet homme quittera la région, mieux ce sera pour tout le monde. La population locale en souffre avant tout », a-t-il déclaré. « Avant son arrivée, il y avait de bons contacts, des faits concrets [sur la réintégration] », a ajouté Djeyhoun Baïramov, publie news.ru.

La Russie n’a rien à voir avec la décision de Ruben Vardanyan de se rendre en République d’Artsakh et d’y mener des activités politiques. C’est ce qu’a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse vendredi, à la suite de ses entretiens avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov, selon panorama.am.

Précisons qu’en langage diplomatique, ses mots signifient : « nous ne comprenons pas pourquoi vous nous parlez de ça ». Et il ajoute en plus : « M. Vardanyan n’a rien à voir avec la Fédération de Russie et les autorités russes n’ont rien à voir avec lui. Un décret présidentiel a été signé l’autre jour à sa demande – il n’est plus un citoyen russe. Et toute transaction liée à sa décision de se rendre au Karabagh et de commencer à prendre part à la vie politique n’a jamais eu lieu, n’a pas lieu et n’aura pas lieu », a déclaré le ministre russe. 

Dans le même temps, Djeyhoun Baïramov a déclaré lors d’une conférence de presse vendredi, à la suite de ses entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov, que l’Azerbaïdjan exige que Ruben Vardanyan, ministre d’État de l’Artsakh, quitte la région, publie news.ru. « Ruben Vardanyan, le ministre d’État en exercice du Haut-Karabagh, est obligé de quitter le territoire de la république non reconnue », a-t-il dit précisément, publie rbc.ru.

Les affirmations de Baïramov concernant les déclarations positives de Vardanyan semblaient absurdes, notamment ses affirmations selon lesquelles Vardanyan empêchait la réintégration des Arméniens d’Artsakh [en Azerbaïdjan faut-il comprendre] ? Bakou croit-il sérieusement que le peuple de l’Artsakh a lutté pour sa liberté pendant toutes ces années pour se réintégrer en Azerbaïdjan ? Y a-t-il vraiment eu une telle déclaration de la part du peuple d’Artsakh ? Avec ces déclarations absurdes, le chef du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères veut induire en erreur les personnes ignorantes, mais aucune de ces personnes n’était présente à la réunion avec Lavrov.

En tout cas, les intentions des “écologistes” azéris en manteau de fourrure et de leurs commanditaires, qui ont provoqué le blocus de l’Artsakh, sont devenues assez claires. Leurs masques sont tombés, ils n’ont pas pu cacher longtemps leurs intentions, selon les experts d’ArmActu.

Ruben Vardanian a déclaré dans une interview à la chaîne économique russe RBC qu’il aurait été souhaitable qu’Ararat Mirzoyan, ministre arménien des Affaires étrangères, participe à la réunion avec Lavrov et Baïramov afin de transmettre à Lavrov la situation dans le “corridor de Latchine”, dont ce dernier (par l’intermédiaire de Baïramov) n’a pas une image complète.

En conséquence, du fait de l’absence de Mirzoyan, Baïramov a pu présenter à Lavrov le seul point de vue de Bakou. Le ministre arménien des Affaires étrangères a ainsi donné à Bakou une influence totale dans l’arène diplomatique, qu’il le veuille ou non, selon les experts d’ArmActu.

Les experts d’ArmActu ont souligné que RBC TV, télévision russe, a diffusé depuis hier sept fois les demandes insensées de Baïramov et l’interview de Vardanian depuis son célèbre bureau de Stepanakert, où un double portrait de M. Melkonian et de L. Azgaldian est accroché au mur. Une occasion optimale d’attirer l’attention sur la situation dans le pays et de bénéficier d’une large diffusion. Il convient de rappeler qu’il y a un mois et demi (avant le blocus), la chaîne de télévision RBC a été contrainte de renoncer à diffuser une interview de Vardanian, en raison de menaces directes proférées à l’encontre du journaliste par des utilisateurs azerbaïdjanais. Il convient de noter qu’Ilya Doronov était allé en Arménie spécialement pour cette interview, la conversation avait été filmée et contée par lui-même, mais RBC a refusé de la publier. Ce refus a été motivé par les menaces de représailles physiques qu’Ilya et les membres de sa famille ont reçues après que l’interview ait été rendue publique sur les réseaux sociaux par des utilisateurs azéris », indique la publication, selon verelq.am.

Pourquoi Ararat Mirzoyan n’a pas participé à la réunion trilatérale à Moscou ? S’agit-il d’une mesure contre l’Azerbaïdjan ? Contre le blocus ? 

Quant à la Russie, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, considère que l’absence d’Ararat Mirzoyan aux pourparlers trilatéraux à Moscou est une mesure contre Moscou et contre les Casques bleus russes. Qui a bénéficié de son absence de Mirzoyan ?

Quoi qu’il en soit, il nous semble que a tout à fait raison quand il dit qu’il est convaincu que « le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a beaucoup perdu “en termes de communication de sa position à la communauté mondiale”».

Dans le même temps, les politiciens et les journalistes arméniens notent que le parti au pouvoir en Arménie, dirigé par M. Pashinyan, a fortement et méthodiquement accru ses critiques à l’égard de la politique russe envers l’Artsakh et les forces de maintien de la paix au cours des trois derniers jours. À qui cela profite-t-il ?

Il convient de rappeler que le terme “processus de paix” est particulièrement souvent utilisé en politique dans le contexte d’un conflit pour décrire les actions visant à instaurer la paix entre les parties belligérantes. Il est apparu en 1974, apparemment inventé par Harold Saunders, principal assistant de Kissinger pour le Moyen-Orient au Conseil national de sécurité.

Source principale : panorama.am