L’Azerbaïdjan ne veut pas la paix, il veut obtenir l’Arménie sans les Arméniens. Sa perception de la paix est précisément qu’ils doivent détruire l’État arménien, les Arméniens, puis l’ère de la paix commencera, car selon eux, l’obstacle à la paix, ce sont les Arméniens et l’Arménie, publie panorama.am.
L’homme déclare sans ambages : « Nous prendrons Zangezur, nous prendrons Sevan, nous prendrons Erevan, et les Arméniens pourront aller où ils veulent.»
Ilham Aliyev, président de l’Azerbaïdjan, a réitéré le 24 décembre, lors d’une rencontre avec un groupe d’intellectuels de l’“Azerbaïdjan occidental”, sa thèse constante et de longue date.
Dans ce discours de 2018, Aliyev avait déjà évoqué la région de Zangezur, à l’extrême sud de l’Arménie, et la région autour du lac Sevan en Arménie ( appelée en langue azérie la région de Göyçə) comme “leurs terres historiques”. «Le retour des Azerbaïdjanais dans ces territoires, a-t-il ajouté, est notre objectif politique et stratégique, et nous devons travailler étape par étape pour nous en rapprocher», publie eurasianet.org.
Le président azéris répète cette revendication depuis plusieurs années. En 2018, par exemple, il a de nouveau affirmé que de grandes parties du territoire arménien sont des “terres historiques” de l’Azerbaïdjan, jurant d’y retourner. En réponse, en 2018, les autorités arméniennes avaient mis en doute les revendications de l’Azerbaïdjan sur ses propres terres, selon eurasianet.org, alors qu’aujourd’hui, les autorités arméniennes ne répondent pas.
À l’époque, selon eurasianet.org, la formulation d’Aliyev avait laissé une certaine ambivalence quant à ce qu’il entendait exactement par “retour” des Azerbaïdjanais en Arménie, mais Hikmet Hajiyev, porte-parole du ministère azéri des Affaires étrangères, avait déclaré que cela n’impliquait aucune revendication territoriale. « Il ne s’agit pas d’une revendication territoriale, mais du rétablissement de la justice historique », a déclaré Hajiyev à eurasianet.org par courriel. « Les Azerbaïdjanais ont le droit de retourner sur leurs terres historiques, de réclamer leurs propriétés et de visiter les cimetières de leurs arrière-grands-pères », avait publié eurasianet.org.
Quant à aujourd’hui, il n’y a pas d’ambiguïté. Aliyev parle de l’appropriation des terres arméniennes.
Lors de sa rencontre avec le groupe d’intellectuels de l’ “Azerbaïdjan occidental” il a noté en particulier : « En 1920, par la décision du gouvernement soviétique et l’insistance des nationalistes arméniens, notre terre – Zangezur – a été séparée de l’Azerbaïdjan et annexée à l’Arménie. C’était un autre crime contre notre peuple. Le but de cette démarche était clair. D’une part, les nationalistes arméniens occupaient des postes importants au sein du gouvernement soviétique. D’autre part, c’était un pas vers la séparation géographique de l’Azerbaïdjan du Nakhitchevan et de la Turquie ».
Armine Adibekyan, experte en Azerbaïdjan et sociologue, s’explique qu’il s’agit d’une démence historique engendrée par les complexes d’Aliyev, publie panorama.am.
Il s’agit d’une thèse azérie très ancienne selon laquelle les Arméniens sont un peuple étranger au Caucase, que l’Arménie n’a soi-disant jamais existé et que les Arméniens ont réussi, en s’attirant les faveurs de la communauté internationale, à créer un État sur les territoires azéris.
« Nous, les Arméniens, avons défendu Zangezur, mais en fait, c’était avant l’Union soviétique, contrairement au fait que l’Azerbaïdjan a saisi l’Artsakh pendant la période soviétique. C’est un fait important, dit l’expert. Ces déclarations sont les principaux piliers de leur idéologie, selon laquelle les Arméniens n’auraient rien : pas de culture, pas de grandes réalisations, pas d’histoire, pas de droits, pas de terres, pas d’État, nous avons volé tout cela aux Azerbaïdjanais. C’est ainsi qu’ils tentent de créer une “conscience de soi azerbaïdjanaise», explique Armine Adibekyan.
« Je dois dire qu’ils ont réussi dans ce domaine, parce qu’il n’y a personne en Azerbaïdjan, des écoliers aux universitaires, qui pense différemment sur l’histoire, la région et l’environnement. En d’autres termes, Aliyev répète de vieux arguments. Et ce n’est pas la première fois, il le répète dans tous ses discours.
Quant à la définition de l' »Azerbaïdjan occidental”, il est vrai que l’Azerbaïdjan occidental existe, et qu’il s’agit d’une province sur le territoire de l’Iran.
L’intelligentsia qui a créé cette quasi-organisation a copié notre “gouvernement d’Arménie occidentale”, établi au début des années 2000. Des années plus tard, les Azéris ont créé leur propre organisation, qui comprend des personnes ayant des opinions anti-arméniennes, des pseudohistoriens, des politologues, ils ne cachent pas leurs opinions anti-arméniennes», dit-elle.
« Nos autorités avec leurs familles et leurs proches servent Ilham Aliyev et cette idéologie. N’ayant aucune connaissance, aucune volonté, aucun désir et aucun privilège, ils doivent bien sûr rester silencieux, car ils ne savent pas quoi répondre, et ne veulent même pas répondre, car ils acceptent la vérité d’Aliyev», conclut Armine Adibekyan.
Source principale : panorama.am