Dans la matinée du 2 avril, un épisode désagréable s’est déroulé dans le centre d’Erevan. En particulier, comme on l’a su plus tard, dans la matinée, alors que Simonyan, accompagné de ses gardes, marchait le long de la Cascade, l’un des citoyens a crié « traître » dans son sillage. Il s’est avéré que l’homme qui a crié ces mots était un rapatrié, Garen Megerdichian. « Alain Simonyan s’est approché et m’a craché au visage du côté droit », a raconté Megerdichian.
Hayk Mamijanyan, député de l’opposition, a déclaré lors d’une émission en direct devant le poste de police où le citoyen Megerdichian a été emmené que les propos tenus ont mis Simonyan en colère. Il a ordonné aux gardes d’attraper Garen Megerdichian.
« Les gardes ont attrapé Megerdichian par les bras et l’ont amené à Simonyan, après quoi le président du Parlement a réprimandé le citoyen et lui a craché dans les yeux. Une équipe de police est alors arrivée sur les lieux et a arrêté Garen Megerdichian », a déclaré M. Mamijanyan.
Le président du Parlement arménien lui-même ne nie pas que l’incident ait eu lieu. De plus, il a promis que toute personne qui oserait insulter le gouvernement démocratique serait tenue légalement responsable.
Ces actions du président du Parlement ont provoqué un tollé général. Les citoyens ont critiqué Simonyan pour un tel comportement, « qui n’est pas digne d’une personne dotée de pouvoir », surtout dans une Arménie démocratique.
Rappelons que l’été dernier, la mère du président du Parlement s’est distinguée par un tel mécontentement. Une vidéo montrait la mère d’Alain Simonyan crachant à plusieurs reprises, puis montrant les participants de la marche de l’opposition depuis le balcon et levant le doigt. Le président du Parlement lui-même n’a pas nié que la vidéo montrait sa mère, mais a tenté de justifier son comportement.
« Condamner fermement la succession de violences et de menaces de la part des représentants du gouvernement actuel, considérant l’impunité comme un prétexte à de nouvelles violences, nous demandons au Procureur général de la République d’Arménie d’accepter les faits décrits dans cette déclaration comme un rapport d’un crime clair, et exigeons que des mesures appropriées soient prises pour enquêter sur ces faits conformément à la loi et leur donner une évaluation juridique appropriée », déclare la formation Regroupement sur Facebook.
« À cause de la trahison et de la division nationale du gouvernement actuel, nous pouvons perdre notre statut d’État. Et grâce à un gouvernement de qualité et à une consolidation nationale, nous pouvons protéger notre Patrie et la rendre prospère », a exprimé Garen Megerdichian dans l’émission chez Narek.
Levon Ter-Petrossian, premier président de l’Arménie, a abordé le dernier incident avec le président de l’Assemblée nationale arménienne, Alain Simonyan, en écrivant a écrit un article appelant le parti au pouvoir à destituer le Président du parlement arménien, suite au récent incident survenu à la Cascade à Erevan.
« J’ai eu beau essayer de me retenir, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’incident dégoûtant qui s’est produit il y a deux jours. Un jeune homme a vu le président de l’Assemblée nationale Alain Simonyan dans la rue, entouré de ses gardes du corps, et l’a bruyamment traité de « traître ». Simonyan a calmement rompu la chaîne des gardes du corps, s’est approché du jeune homme et lui a craché au visage, ce qu’il a d’ailleurs lui-même fièrement confirmé dans les explications qu’il a données après l’incident », a-t-il dit. « Le mot « cracher » (sauf dans le domaine médical) est en soi vulgaire et peu décent lorsqu’il est utilisé, même dans le cadre de disputes domestiques. Mais lorsqu’il sort de la bouche d’un des plus hauts responsables de l’État, surtout lorsqu’il se transforme en action concrète, c’est la fin de l’État », publie Levon Ter-Petrossian. « Quant au mot « traître », il ne s’agit ni d’une réprimande ordinaire ni d’une insulte personnelle, mais d’une appréciation purement politique, à laquelle il ne faut pas répondre par un discours vulgaire ou un crachat, mais par une réponse correcte et raisonnable, d’autant plus que le pouvoir dispose de moyens d’information et de propagande illimités. […] Revenons maintenant à l’acte impardonnable du tristement célèbre Alain Simonyan, à la tête de la seule institution ayant pour mandat principal l’Arménie. D’ailleurs, le mot « impardonnable » dans ce cas n’est pas qu’un mot, il signifie que l’Assemblée nationale, et en premier lieu sa faction « Accord civique », est obligée d’initier la question de la démission d’Alain Simonyan afin de ne pas perdre le crédit du peuple. Je n’exagère pas du tout ; son acte est le plus grand dommage à la réputation de notre État, qui ne peut être réparé qu’au prix de sa destitution. C’est le seul moyen de restaurer l’honneur de notre peuple devant la communauté internationale. J’appelle tous les médias à diffuser cet article, j’appelle notre société, nos forces politiques à se joindre à cette initiative, non pas par des actions de masse, des manifestations, des marches, mais par des moyens légaux », propose-t-il.
Arman Moussinyan, secrétaire de presse du premier Président de l’Arménie, Levon Ter-Petrosyan, a publié un message sur Facebook qu’ Alain Simonyan est infantile, comme l’a montré sa réaction, pour frapper constamment sur les murs et dire qu’il n’est pas un traître. C’est ainsi que l’on convaincra l’opinion publique du contraire.
Quel est le bilan de l’Arménie lorsque le premier Président de la République vient critiquer le gouvernement par rapport à ce qui c’est passé contre un membre de la FRA ? Est-ce une constatation que personne ne sera épargné si ce gouvernement se maintient ?
Source principale : panorama.am