Les manifestants se sont rassemblés avec les mêmes revendications : toutes tendances politiques, religieuses et culturelles confondues. La diaspora européenne a montré son unité inconditionnelle face au problème de l’Artsakh.
Le 1er octobre 2023, une manifestation de grande ampleur a réuni, à Bruxelles, des milliers de participants, notamment des jeunes venus en bus de France, de Belgique, de Hollande et d’Allemagne, ont constaté les barbelés installés comme un signe de crainte sérieuse des forces de l’ordre, à la surprise des organisateurs. Les fils barbelés soulignent une fois de plus la nature horrible de la situation dans laquelle l’Azerbaïdjan et son complice la Turquie tentent de mettre en œuvre la dernière étape du Génocide arménien.
Ce rassemblement paneuropéen a été organisé par le mouvement paneuropéen Europeans for Artsakh, qui regroupe plus de 500 organisations européennes. À Bruxelles, mais aussi dans une vingtaine d’autres villes européennes, des manifestations ont eu lieu au même moment pour dire NON à la poursuite du génocide arménien, pour condamner les crimes de l’Azerbaïdjan et pour dire NON à la politique de complicité de Charles Michel et d’Ursula von der Leyen.
Karen Tadevossyan, Président de l’Assemblée des Arméniens de Belgique, Noobar Vartanyan, représentant des associations arméniennes des Pays-Bas, Jonathan Shpagenberg, président du conseil des organisations arméniennes d’Allemagne. Ara Totanian / Mourad Papazian, co-président du Conseil de Coordinaton des Organisatons Arméniennes de France- François Pupponi, ancien député, président du groupe d’amité France – Artsakh – Pascal Doll : Maire d’Arnouville – Patrick Karam : Vice-Président de la Région Île-de-France. Groupes d’amité Belgique – Artsakh : francophone : André du Bus (Député honoraire – coordinateur du groupe d’amitéfrancophone de Belgique avec l’Artsakh) flamand : Allessia Claes (membre du groupe d’amité flamand avec l’Artsakh – Sénatrice – membre du parlement flamand) Marie Toussaint, députée européenne française (Groupe des Verts/Alliance libre européenne) Karen Melchior : Députée européenne du Danemark (Groupe Renew), Églises : apostolique : Père Zadik Avedikian, représentant de l’émissaire pontifical d’Europe occidentale Catholique : Hampik Tallatinian, représentant de la communauté catholiqueProtestant : Joël Mikaelian, président de l’Union des églises évangéliques de France. Hovhannes Guevorkian représentant de la République d’Artsakh en France, Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères de France et fondateur de Médecins sans frontières, Daniel Salvator Schiffer, philosophe – écrivain. Mot de fin Europeans for Artsakh Lusine Hayrabedyan : Fédératon Euro-Arménienne pour la Justce et la Démocratie Robert Ounoussian : président du Comité des Arméniens de Belgique ont prononcé un discours lors du rassemblement.
« Nous vivons aujourd’hui un des chapitres les plus difficiles et les plus tragiques de notre histoire en tant que nation, marquée par des drames et des menaces qui touchent l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie elle-même. Mais même dans les épreuves les plus difficiles il faut saisir les opportunités pour en ressortir plus forts et plus sages. Et nous pouvons le faire si nous nous posons les bonnes questions et agissons en conséquence », a proclamé Talin Tachdjian, coordinateur de la coalition Europeans for Artsakh, s’est adressé au public réuni à Bruxelles.
« La réalité est que la justice et les droits de l’homme ne prévalent que si on a le pouvoir et les moyens pour l’imposer. Encore une fois, nous avons constaté qu’il est vain d’espérer que la communauté internationale empêche un dictateur d’agresser une population indigène, qu’elle l’empêche de pratiquer un nettoyage ethnique, ou même qu’elle exerce une quelconque pression un tant soit peu crédible pour l’en dissuader. C’était se bercer d’illusions que de considérer que cela ne peut plus se produire au 21e siècle. C’était se bercer d’illusions que de croire que ceux qui prétendent être les défenseurs des droits de l’homme s’y opposerait.
Il est grand temps d’arrêter de placer nos espoirs de protection sur les autres, ou pire, d’espérer que d’autres pays ou d’autres pouvoirs viendront nous sauver. Nous devons compter avant tout sur notre propre pouvoir, notre propre force et nos propres ressources.
Il est donc grand temps que nous, les Arméniens de la diaspora, en Europe et ailleurs, nous commencions à nous organiser pour nous donner les moyens de défendre nos intérêts, les intérêts des Arméniens, les intérêts de l’Arménie. C’est en étant nous-mêmes plus forts, en tant que diaspora, que nous pourrons être un pilier solide sur lequel l’Arménie peut s’appuyer pour surmonter ses défis. Le monde est prêt à fermer les yeux sur les pires crimes que nous subissons, mais nous ne nous laisserons pas faire.
C’est la raison pour laquelle nous, les organisations représentant les communautés arméniennes des pays européens, actuellement au nombre de 15, qui nous sont réunis dans le cadre de la plateforme Europeans For Artsakh, nous souhaitons que notre structure se consolide et prenne une forme pérenne. Nous souhaitons joindre nos forces, rassembler les ressources, élaborer une stratégie et nous donner les moyens de défendre nos intérêts. Nous souhaitons qu’à terme, les organisations représentatives de tous les pays européens puissent en faire partie. Le 24 octobre prochain, nous tiendrons notre prochaine réunion physique en présence des représentants des organisations qui y sont affiliées. Lors de cette réunion, nous discuterons de nos objectifs et de nos actions futures. Le 25 octobre, nous organisons également une conférence au sein du Parlement européen au sujet du Haut-Karabakh ainsi qu’une conférence de presse, en présence d’éminents spécialistes des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
L’appel lancé par Europeans for Artsakh pour les Arméniens du Haut-Karabakh a rassemblé jusqu’à ce jour les signatures de plus de 500 organisations arméniennes et non arméniennes d’Europe. Nous continuerons ce travail pour élargir la liste des soutiens et des sympathisants, et nous nous sommes fixé comme objectif d’atteindre 1000 signatures dans les prochains mois en y incluant notamment des organisations non arméniennes.
Nos actions dans les prochains mois viseront principalement à :
- Contribuer au renforcement de la sécurité et du développement de l’Arménie, à ce moment critique de son histoire ;
- Participer aux efforts nécessaires pour défendre les droits des Arméniens du Haut-Karabakh et pour assurer leur accueil en Arménie afin de leur permettre de s’y établir dans les meilleures conditions ;
- Travailler à tous les niveaux, national et européen, pour que des sanctions soient imposées contre le régime d’Aliyev et les criminels qui le composent et qui sont responsables de la tragédie humaine au Haut-Karabagh.
Ces actions doivent être ciblées, coordonnées, stratégiques et concrètes. Nous appelons toutes les organisations représentatives, toutes les associations et chacun d’entre vous individuellement à prendre part à cet effort national, chacun à son niveau, et tous en coordination les uns avec les autres », a conclu Talin Tachdjian.
Les manifestants ont présenté une liste de 9 revendications :
1. Condamner la politique de nettoyage ethnique de l’Azerbaïdjan en Artsakh.
2. Condamner l’Azerbaïdjan et les soldats de maintien de la paix russes pour ne pas avoir rempli leurs obligations en vertu de la déclaration trilatérale de novembre 2020, notamment en assurant pas la sécurité de la population arménienne autochtone d’Artsakh.
3. Exhorter l’UE à faire pression efficacement sur l’Azerbaïdjan pour que celui-ci cesse de violer la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 et garantisse une circulation sûre et sans entrave de tous les Arméniens d’Artsakh ainsi que des marchandises à travers le couloir de Latchine.
4. Exiger que l’UE impose des sanctions ciblées contre les dirigeants politico-militaires de l’Azerbaïdjan pour leur politique de nettoyage ethnique à l’égard de la population arménienne autochtone d’Artsakh et pour l’expulsion forcée de cette dernière.
5. Dénoncer le soutien politique continu de l’UE à la soi-disant «intégration» de l’Artsakh à l’Azerbaïdjan, malgré la perspective évidente que cela signifie l’exode de la population arménienne autochtone d’Artsakh de sa patrie de plus de 3 000 ans ou son assujettissement à une dictature dans des conditions périlleuses.
6. Exiger des comptes immédiats contre tous les responsables ayant soutenu la politique azerbaïdjanaise d’«intégration» de l’Artsakh à l’Azerbaïdjan, car cela a aidé et encouragé la politique génocidaire de l’Azerbaïdjan contre la population arménienne autochtone d’Artsakh.
7. Exiger que l’armée azerbaïdjanaise mette immédiatement fin à l’occupation et au siège de toutes les villes et villages arméniens d’Artsakh, retire sa présence militaire en Artsakh et respecte ses obligations en vertu de la Déclaration trilatérale de novembre 2020.
8. Exiger que l’Azerbaïdjan libère immédiatement et sans condition tous les captifs et prisonniers de guerre arméniens et qu’il soit tenu responsable des crimes de guerre et des violations des droits humains qu’il a commis pendant et après la guerre de 2020.
9. Appeler à la reconnaissance du droit à l’autodétermination de la population arménienne autochtone d’Artsakh, comme une question existentielle face à la politique actuelle de nettoyage ethnique de l’Azerbaïdjan et comme quelque chose qui n’équivaut à rien de moins que leur droit à la vie.
En tant que citoyens de l’UE, ces derniers ont signifié l’extrême urgence d’une action immédiate de la part de l’Union européenne.
Les manifestants demandent des comptes aux responsables de l’UE, à savoir Charles Michel, Ursula Von der Leyen, Josep Borrell et Toivo Klaar, lesquels ont contribué à favoriser le nettoyage ethnique perpétré par l’Azerbaïdjan et à la crise humanitaire en Artsakh. En outre, les manifestants ont condamné les soldats de maintien de la paix russes pour ne pas avoir rempli leurs obligations en vertu de la déclaration trilatérale de novembre 2020.
La manifestation à Bruxelles a réuni une multitude d’éminents intervenants, parmi lesquels des membres du Parlement européen, des membres des parlements nationaux des États membres de l’UE, des sénateurs, des maires, des gouverneurs locaux, des écrivains de renom, des personnalités publiques et des chefs spirituels. Tous demandent des sanctions à l’encontre de l’Azerbaïdjan pour les crimes commis, et condamnent l’UE pour sa complicité dans le nettoyage ethnique perpétré par l’Azerbaïdjan. Des appels à la justice ont été lancés, notamment celui d’une intervention internationale immédiate urgente pour mettre fin aux politiques génocidaires de l’Azerbaïdjan.
Des rassemblements similaires ont eu lieu simultanément dans 22 autres villes de divers pays européens (Grèce, Chypre, Pologne, Autriche, Suède, France, Belgique, Italie, Danemark, République tchèque, Portugal, Slovénie, Roumanie, Bulgarie), initiés dans le cadre du mouvement Europeans for Artsakh. Ce fut l’occasion pour la Diaspora de témoigner de son inquiétude sur la situation de l’Artsakh et de sa solidarité envers le peuple de l’Artsakh.
Le mouvement Europeans for Artsakh prévoit de nouvelles initiatives pour soutenir l’Artsakh et sa population arménienne. Nous tiendrons le public informé de ces actions à venir et restons déterminés à mobiliser les efforts en solidarité avec le peuple d’Artsakh.
Ce rassemblement se tient à quelques jours de l’ouverture du troisième sommet de la Communauté politique européenne, prévu le 5 octobre 2023. Au programme de ce sommet notamment, une réunion entre Nikol Pashinyan, Premier ministre de la République d’Arménie, et Ilham Aliyev, Président de l’Azerbaïdjan, sous la médiation de Charles Michel, Président du Conseil européen, d’Emmanuel Macron, Président de la République française, et d’Olaf Scholz, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne.
Une autre manifestation a été prévue le 5 octobre à Grenade en Espagne.
Source principale : arfd.am