Nous vivons aujourd’hui un des chapitres les plus difficiles et les plus tragiques de notre histoire en tant que nation, marquée par des drames et des menaces qui touchent l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie elle-même. Mais même dans les épreuves les plus difficiles il faut saisir les opportunités pour en ressortir plus forts et plus sages. Et nous pouvons le faire si nous nous posons les bonnes questions et agissons en conséquence.
La réalité est que la justice et les droits de l’homme ne prévalent que si on a le pouvoir et les moyens pour l’imposer. Encore une fois, nous avons constaté qu’il est vain d’espérer que la communauté internationale empêche un dictateur d’agresser une population indigène, qu’elle l’empêche de pratiquer un nettoyage ethnique, ou même qu’elle exerce une quelconque pression un tant soit peu crédible pour l’en dissuader. C’était se bercer d’illusions que de considérer que cela ne peut plus se produire au 21e siècle. C’était se bercer d’illusions que de croire que ceux qui prétendent être les défenseurs des droits de l’homme s’y opposerait.
Il est grand temps d’arrêter de placer nos espoirs de protection sur les autres, ou pire, d’espérer que d’autres pays ou d’autres pouvoirs viendront nous sauver. Nous devons compter avant tout sur notre propre pouvoir, notre propre force et nos propres ressources.
Il est donc grand temps que nous, les Arméniens de la diaspora, en Europe et ailleurs, nous commencions à nous organiser pour nous donner les moyens de défendre nos intérêts, les intérêts des Arméniens, les intérêts de l’Arménie. C’est en étant nous-mêmes plus forts, en tant que diaspora, que nous pourrons être un pilier solide sur lequel l’Arménie peut s’appuyer pour surmonter ses défis. Le monde est prêt à fermer les yeux sur les pires crimes que nous subissons, mais nous ne nous laisserons pas faire.
Aussi les organisations représentant les communautés arméniennes des pays européens, actuellement au nombre de 15, qui se sont regroupées au sein du mouvement Europeans For Artsakh, souhaitent-elles que cette structure se consolide et prenne une forme permanente. En effet, en unissant nos forces, en mutualisant les ressources, en développant une stratégie et en se donnant les moyens de défendre nos intérêts, cette structure est appelée à se consolider et à s’inscrire dans la durée. À terme, nous espérons que des organisations représentatives de tous les pays européens pourront s’y associer. Le 24 octobre, se déroulera la prochaine réunion en présence des représentants des organisations affiliées. Lors de cette réunion, nous discuterons de nos objectifs et de nos actions futures. Le 25 octobre, une conférence sur le Haut-Karabakh sera organisée, ainsi qu’une conférence de presse avec d’éminents spécialistes des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Les prochaines actions du mouvement Europeans For Artsakh viseront principalement à contribuer au renforcement de la sécurité et du développement de l’Arménie, à ce moment critique de son histoire ; à participer aux efforts nécessaires pour défendre les droits des Arméniens du Haut-Karabagh et pour assurer leur accueil en Arménie afin de leur permettre de s’y établir dans les meilleures conditions ; à travailler à tous les niveaux, national et européen, pour que des sanctions soient imposées contre le régime d’Aliyev et les criminels qui le composent et qui sont responsables de la tragédie humaine au Haut-Karabagh.
Ces actions doivent être ciblées, coordonnées, stratégiques et concrètes. Nous appelons toutes les organisations représentatives, toutes les associations et chacun d’entre vous individuellement à prendre part à cet effort national, chacun à son niveau, et tous en coordination les uns avec les autres.
Source principale : yerkir.am