Lors d’une conférence à Erevan, l’historien Mikayel Malkhasyan a rappelé le rôle fondateur de l’Église apostolique arménienne dans la transmission de l’idée d’État-nation depuis le Moyen Âge. Unique institution nationale survivante, elle a rempli des fonctions quasi parlementaires. Face aux attaques récentes contre le clergé, les historiens appellent à reconnaître son importance historique et à agir pour éviter une crise.

« L’Église apostolique arménienne est la seule institution qui ait survécu du Moyen Âge à nos jours. C’est la seule structure nationale qui a résisté aux épreuves des siècles et qui a survécu jusqu’à aujourd’hui. Au fil du temps, elle a acquis de nombreux traits caractéristiques. Par rapport aux autres Églises apostoliques, l’Église apostolique arménienne s’est toujours distinguée par la représentation des laïcs au sein de son organe suprême, l’Assemblée nationale de l’Église. Au fil du temps, l’Assemblée nationale de l’Église, par exemple, est devenue un organe représentatif des intérêts nationaux et a en quelque sorte repris certaines des fonctions du parlement national arménien, en particulier depuis la fin du Moyen-Âge »,

a présenté l’historien Mikayel Malkhasyan dans son discours.

Il convient de rappeler que la conférence L’Église aux origines de l’État s’est récemment tenue à Erevan. Lors de cette table ronde, des historiens ont discuté des relations entre l’Église et l’État du Moyen Âge à la Troisième République.

Mikayel Malkhasyan souligne que dans la pratique, c’est l’Église qui a transmis à des générations d’Arméniens l’idée d’un État-nation :

« Au cours du sermon liturgique, le peuple a appris qu’il avait son propre roi, par exemple ».

L’Église arménienne est la structure qui préserve l’idée de l’État selon les historiens. Elle a jeté les bases de l’État arménien de la fin du Moyen Âge à l’époque moderne. De manière concrète, quant à la pratique, c’est cette structure qui a transmis l’idée de l’État national de génération en génération. Les historiens considèrent comme infondée la thèse selon laquelle l’Église aurait entravé la formation de l’État au cours de l’histoire.

Les organisateurs ont souligné que l’objectif de la conférence n’est pas une discussion politique :

« Néanmoins, l’époque actuelle nous oblige à organiser de telles réunions pour résoudre des problèmes urgents. »

L’objectif principal est de transmettre l’opinion des experts. Dans son discours, l’historien Mikayel Malkhasyan a présenté l’Église arménienne comme une structure qui préserve l’idée de l’État, une structure qui a jeté les bases de l’État arménien à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne.

Il convient de rappeler que la campagne menée contre le Saint-Siège, Sa Sainteté le Catholocos et le haut clergé, en particulier ces derniers jours, a suscité de vives inquiétudes parmi les historiens et les historiographes.

Les historiens et chercheurs participant à la conférence L’Église aux origines de l’État ont non seulement mis en lumière le rôle de l’Église arménienne à différentes périodes de l’histoire, mais ont également discuté des mesures à prendre pour éviter la catastrophe actuelle.

Source principale : shoghakat.am