« L’Azerbaïdjan entrave délibérément les activités de la Croix-Rouge », déclare par le défenseur des droits de l’homme d’Artsakh Gegham Stepanyan, défenseur des droits de l’homme en Artsakh (Haut-Karabagh), publie yerkir.am.
Le Médiateur déclare que depuis le 23 avril, sur l’autoroute Goris-Stepanakert, à un point de contrôle illégal près du pont, l’Azerbaïdjan entrave artificiellement les activités normales du Comité international de la Croix-Rouge dans le Haut-Karabagh, ce qui constitue de la part de la partie azerbaïdjanaise non seulement une violation du droit humanitaire international, mais aussi une violation flagrante de l’accord sur le transfert des personnes se trouvant dans des conditions extrêmement graves pendant le blocus. Ce faisant, l’Azerbaïdjan ignore directement l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 21 décembre 2022.
Rappelons que le 21 décembre 2022 la Cour européenne des droits de l’homme avait examiné la demande de mesures provisoires soumise par le gouvernement arménien. La Cour ayant décidé d’imposer des mesures provisoires à la suite d’une requête de l’Arménie concernant le blocus du corridor de Latchine par l’Azerbaïdjan, la Cour européenne des droits de l’homme a publié un communiqué à ce sujet.
« La Cour européenne des droits de l’homme a décidé aujourd’hui d’imposer une mesure provisoire dans l’affaire Arménie c. Azerbaïdjan […]. La requête concernait le blocus allégué du corridor de Latchine par lequel les résidents arméniens du Haut-Karabagh ont accès à des services vitaux, en particulier à des soins médicaux », indique la déclaration.
« Au cours de cette période, le CICR a transporté des patients à deux reprises : le 28 avril (13 patients) et le 29 avril (16 patients). Depuis le 29 avril, le transfert des patients vers les installations médicales en Arménie a été complètement arrêté avec la médiation du CICR. Selon les informations reçues par le bureau du médiateur des droits de l’homme, la partie azérie a imposé des conditions supplémentaires, exigeant l’inspection des véhicules transportant les patients, ainsi que des passeports du personnel de la Croix-Rouge et des patients, en violation des accords antérieurs », publie Gegham Stepanyan sur Facebook.
L’Azerbaïdjan empêche délibérément la fourniture des médicaments nécessaires à l’Artsakh par l’intermédiaire du CICR, ce qui entraîne de graves problèmes dans les institutions médicales de l’Artsakh. La partie azérie, qui poursuit l’objectif d’un isolement complet de l’Artsakh, prend des mesures délibérées visant à entraver les activités des organisations humanitaires dans l’Artsakh, en avançant des exigences artificielles supplémentaires. L’Azerbaïdjan n’est pas prêt à adopter une position constructive, même sur les questions humanitaires, ne manquant pas une occasion de terroriser la population civile et d’aggraver ses souffrances physiques et psychologiques causées par le blocus en approfondissant délibérément la crise humanitaire. Le comportement de l’Azerbaïdjan est en contradiction directe avec le droit international et les principes de l’humanisme, et doit être condamné sans équivoque par les organisations internationales et la communauté des droits de l’homme. Nous attendons avec impatience l’implication concrète des structures internationales dans la résolution de ce problème humanitaire urgent.
Aujourd’hui, 9 patients dans un état critique ont été transportés de l’Artsakh vers des centres médicaux spécialisés d’Arménie dans des ambulances escortées par des Casques bleus russes, 21 autres patients attendent d’être transportés, selon Artak Beglaryan, conseiller du ministre d’État de l’Artsakh.
« Étant donné que depuis le 29 avril, le Comité international de la Croix-Rouge a cessé de transporter les patients de l’Artsakh vers l’Arménie en raison des obstacles créés par la partie azerbaïdjanaise, 30 patients n’ayant pu être transportés, la partie Artsakh a dû faire appel à des Casques bleus russes pour les transporter vers des installations médicales arméniennes afin de sauver leur vie.
Les patients restants (21 personnes) sont pris en charge par des médecins de l’Artsakh, qui prennent toutes les mesures possibles pour éviter que leur état de santé ne se détériore davantage.
Il est très important que le transport humanitaire de patients et de médicaments par la Croix-Rouge soit rétabli dès que possible, sans obstruction ni intervention de supervision de la part des Azerbaïdjanais. Il s’agit d’une condition préalable au fonctionnement efficace du système de santé dans l’Artsakh », publie-t-il sur Telegram.
Source principale : yerkir.am