La presse azérie commente caustiquement la visite dans le Caucase du Sud du ministre français des Affaires étrangères, « qui cherche à assumer le rôle de “médiateur en chef” dans la résolution des problèmes entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, a de nombreuses raisons », kaspiy.az.

Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, est en visite en Arménie et en Azerbaïdjan du 26 au 28 avril. Le service de presse du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la diplomate discuterait de la situation sur la route de Latchine au cours de sa visite, publie news.am.

À Erevan, elle rencontrera Nikol Pashinyan, Premier ministre arménien, et Ararat Mirzoyan, ministre des Affaires étrangères. Elle visitera également le siège de la mission d’observation de l’UE à Djermuk.

Actuellement, la chef de la diplomatie française effectue une visite à Bakou, et a déclaré ce jeudi qu’“il est possible de mettre un terme” au conflit du Haut-Karabagh. Mme Colonna a noté que “sur le corridor de Latchine, nous avons une divergence d’opinions parce que nous avons des aspects juridiques”. La ministre a déclaré qu’il était nécessaire de restaurer la “confiance”, soulignant que « la région a besoin de gestes qui la nourrissent si nous voulons nourrir le processus de paix » car, selon elle, « la confiance mène à des solutions, la méfiance à des difficultés », selon lemonde.fr.

La presse azérie commente caustiquement la visite dans le Caucase du Sud du ministre français des Affaires étrangères, « qui cherche à assumer le rôle de “médiateur en chef” dans la résolution des problèmes entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, a de nombreuses raisons.
L’hystérie qui a commencé en Arménie après que l’Azerbaïdjan a installé un point de passage frontalier sur le pont de la rivière Hakari n’est pas retombée. Bien que les autorités d’Erevan aient accusé Bakou de “bloquer la route de Latchine”, rien d’extraordinaire ne s’est produit. La décision de l’Azerbaïdjan d’établir ce point de passage est tout à fait légitime et conforme aux principes du droit international. L’année dernière, lors des pourparlers de Prague et de Sotchi, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a reconnu l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, ainsi que le fait que le Karabagh est un territoire azéri. L’Arménie doit respecter le droit de l’Azerbaïdjan à contrôler les entrées et sorties sur son territoire », publie kaspiy.az dans un article intitulé « Pourquoi le ministre français des Affaires étrangères est-il venu à Bakou ? ».

Un autre article est encore plus moqueur : « Colonna a commencé son “voyage à travers le Caucase”, arrivée à Bakou », dans haqqin.az.

« Bien que la “colère” de l’Arménie et la clameur qu’elle a suscitée soient compréhensibles, les déclarations d’un certain nombre d’organisations internationales et d’hommes politiques qui s’efforcent avec tant de zèle de démontrer leur patronage de l’Arménie soulèvent au moins quelques questions », poursuit kaspiy.az. « Par exemple, Josep Borrell, Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité/Vice-présidente de la Commission européenne a déclaré : “Nous avons discuté de la décision unilatérale de l’Azerbaïdjan d’installer un point de contrôle dans le corridor de Latchine. Cette décision est en contradiction avec notre appel à la désescalade dans la région”. Marija Pejčinović Burić, Secrétaire générale du Conseil de l’Europe, s’exprimant lors de la session plénière de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), a déclaré que la décision de l’Azerbaïdjan “exacerbera davantage la situation, ne réduira pas les tensions et ne renforcera pas la confiance mutuelle”. Malgré les demandes de l’Arménie et des députés proarméniens, le sujet de discussion de la session de l’APCE n’était pas la route de Latchine, mais la situation en Moldavie. L’APCE a décidé de discuter de la question de la route de Latchine en juin », publie la presse azérie sans cacher la joie pour ce report.

Ce ton de la presse azérie s’explique par le fait que la France, alliée historique de l’Arménie, selon lemonde.fr, a affirmé dimanche que l’installation du poste de contrôle « contredit les engagements pris » et « nuit au processus de négociation ».

En outre, l’Azerbaïdjan vise bien sûr la diaspora arménienne, notamment celle de France. Toute tentative en faveur du peuple d’Artsakh n’est pas opportune pour l’Azerbaïdjan. Rappelons que la commission des relations internationales du Milli Majlis, Parlement de l’Azerbaïdjan avait qualifié la Diaspora arménienne de “tumeur cancéreuse de l’Europe” le 16 mars 2023 dans une déclaration sur la résolution du Parlement européen sur les relations entre l’UE et l’Azerbaïdjan, suggérant qu’il “révèle sans aucun doute qu’il provient de l’Arménie et de la diaspora arménienne, depuis longtemps une tumeur cancéreuse de l’Europe”, peut-on lire sur apa.az.

Source principale : news.am