Au 10e jour du blocus total de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan, avec de nombreuses conséquences pour la population que l’on connaît, et au 8e jour de la protestation d’Artak Beglaryan, conseiller du ministre d’État de la République d’Artsakh, ce dernier a prononcé un discours sur la situation en Artsakh et a annoncé la fin de son sit-in devant le bureau de l’ONU en Arménie, publie oragir.news.
Des questions se posent. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu cent mille personnes avec Artak Beglaryan lors de son sit-in de huit jours devant le bureau de l’ONU en Arménie ? Parce que la population arménienne est sous l’influence de la propagande de la télévision d’État, qui est très forte ?
Ruben Vardanyan, milliardaire, homme d’affaires et philanthrope de premier plan, devenu ministre d’État de la République d’Artsakh, constate sur Facebook cette incompréhension de la population en racontant qu’un grand homme d’affaires l’a appelée et lui a demandé : « Alors, est-ce que tu viens à Erevan les 24 et 25 décembre ? », à quoi Ruben Vardanyan a répondu : « Mais attends, nous sommes bloqués ici, je suis bloquée, je ne peux pas sortir ! » .
« Malheureusement, une grande partie de la population arménienne ne comprend toujours pas ce qui se passe ici qu’un blocus est un blocus et que ne pas pouvoir sortir est de ne pas pouvoir sortir », a-t-il ajouté sur Facebook.
« C’est une réelle préoccupation, oui, parce que plus il y aura de monde, plus il y aura de personnes, plus nous pourrons montrer notre soutien au monde entier, augmenter la pression. L’Azerbaïdjan investit beaucoup de ressources ici pour que le monde dans son ensemble ne nous soutienne pas particulièrement », a déclaré Arman Tatoyan, ancien médiateur d’Arménie et directeur du Centre pour le droit et la justice de la Fondation Tatoyan.
« Nous devons également être capables d’expliquer à chaque citoyen que tout ceci est dirigé contre chacun d’entre nous, explique-t-il. C’est contre moi, contre vous, contre nos familles. Ce n’est pas contre l’Artsakh de manière séparée. Tout cela est fait pour dépeupler l’Artsakh, pour éliminer le peuple de l’Artsakh. Il est très important de dire que le peuple d’Artsakh est un peuple autochtone et fait partie intégrante de notre nation. En d’autres termes, il s’agit d’une question politique, une question politique majeure et globale. Et comme le dit le président azéri, il s’agit d’une question politique et stratégique. Il est évident que cette catastrophe humanitaire qu’ils ont créée a pour but de faire partir les gens, et l’objectif est d’y parvenir par tous les moyens », explique Arman Tatoyan dans l’émission l’Artsakh, c’est nous d’aravot.am.
Rappelons que la seule route reliant l’Arménie à l’Artsakh est fermée depuis le matin du 12 décembre. Les Azerbaïdjanais qui bloquent le corridor sur le tronçon de Chouchi se disent écologistes indépendants et ont installé des tentes au milieu de la route. La route est également fermée aux véhicules d’urgence, toujours selon azatutyun.am.
En effet, il est à rappeler que depuis le 14 décembre, Artak Beglaryan, conseiller du ministre d’État de la République d’Artsakh, avait entamé un sit-in devant le bureau de l’ONU à Erevan et les accès au bureau ont été bloqués. De leur côté, Gegham Stepanyan, médiateur de l’Artsakh et Arman Tatoyan, l’ancien médiateur de l’Arménie, se sont joint à ses actions contre le blocage de la route par l’Azerbaïdjan devant les ambassades des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU accréditées en Arménie.
« La politique de l’Azerbaïdjan n’est rien d’autre qu’une tentative de détruire le peuple d’Artsakh dans son ensemble. Cette fois, l’intention génocidaire de l’Azerbaïdjan se manifeste par le blocus de 120 000 personnes de l’Artsakh et la création d’une crise humanitaire », publie Gegham Stepanyan sur Facebook.
« Nous avons également suivi la réunion devant le bureau de l’ONU en Arménie dans le cadre de notre sit-in, et nous allons continuer à discuter des prochaines étapes de notre lutte, à savoir : qu’avons-nous fait pendant cette période et quels sont nos résultats ? Comment répondre aux critiques et aux questions de base ? Quelle est la situation actuelle ? Quelles sont nos prochaines étapes et comment allons-nous continuer à nous battre ? », a expliqué Artak Beglaryan. « La discussion au Conseil de sécurité de l’ONU sur le blocus de la seule route entre l’Artsakh et l’Arménie par l’Azerbaïdjan s’est terminée par des déclarations très précieuses de divers États, et on peut dire que presque tous les États membres ont clairement souligné l’inadmissibilité du blocus de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan et la nécessité de son élimination immédiate », a-t-il dit.
« Nous avons évoqué cette discussion dans nos revendications lors des manifestations devant le bureau de l’ONU en Arménie, comme l’un des moyens urgents d’intervention de l’ONU. Je suis heureux que sur la base de la déclaration de la République d’Arménie, il ait été possible d’organiser une telle discussion, mais ce n’est que le début du processus de participation active et globale de l’ONU dans la résolution des problèmes à court et à long terme de l’Artsakh », a déclaré Artak Beglaryan.
« Il y a quelques jours seulement je suis venu à Erevan pour mes activités éducatives et professionnelles », avait raconté Artak Beglaryan le premier jour du sit-in. « J’avais promis à ma fille Nana de 4,5 ans de rentrer à la maison aujourd’hui. Je fais de mon mieux pour tenir mes promesses, surtout celles que je lui fais », avait-il confié sur Telegram.
«Nous nous sommes joints, à l’appel de l’ancien médiateur de l’Artsakh, à ses actions contre le blocage de la route par l’Azerbaïdjan devant les ambassades des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU accrédités en Arménie, la délégation de l’UE en Arménie et l’ONU», a déclaré Arman Tatoyan.
« L’ONU est la seule organisation mentionnée dans la déclaration trilatérale qui n’a pas mis les pieds en Artsakh, et ce à cause de la pression exercée par l’Azerbaïdjan sur cette organisation internationale », a-t-il ajouté.
Source principale : facebook.com