La question la plus provocatrice de l’interview, et probablement la plus humiliante pour le peuple arménien, concernait la cession de l’Artsakh à l’Azerbaïdjan par le gouvernement arménien et la résistance de Ruben Vardanyan, qui a, bien entendu, répondu correctement, mais la question a été posée et il était impossible de la nier, publie Avetik Ishkhanyan sur Facebook. En fait, le journaliste nous a tous fait honte avec cette question, ajoute-t-il.

Les réponses de Ruben Vardanyan à l’interview de la BBC sont largement commentées et saluées. En effet, l’interview du ministre d’État de l’Artsakh sur la BBC dans la fameuse émission HardTalK avec Stephen Sackur, géant des médias, a fait son effet.

« C’était le deuxième grand podium pour les responsables arméniens et de l’Artsakh après 2020 (le premier était pendant le Covid-19, en 2020, qui était un effondrement complet du discours sur la sécurité nationale) », publie Abraham Gasparyan, directeur et fondateur de Genesis Armenia, think tank visant à consolider le potentiel intellectuel pan-arménien, sur Facebook.

Il observe que Stephen Sackur, n’est pas un personnage à craindre, si évidemment le répondant est préparé et connaît le sujet, si ses motifs sont sincères, s’il connaît ses priorités et s’il croit en son objectif. Mais aussi, en tant que principal organe de propagande de l’Empire britannique, le but de l’interview de la BBC consistait à obtenir des preuves anti-russes, et non le sort de 120 000 Arméniens. De plus, note Abraham Gasparyan, en tant que ministre d’État de l’Artsakh, toutes les réponses de Vardanyan au public étranger étaient équilibrées, calculées, progressives et dans la ligne de l’État. Cette interview, contrairement aux déclarations précédentes, était assez dense et systématique. Gasparyan relève que le répondant n’a pas dévié du sujet principal, n’a pas déplacé l’interview de son domaine, n’a pas fait de déclarations politiquement non fondées qui pourraient être utilisées contre lui-même et l’État qu’il représente. Il observe que l’utilisation du terme Artsakh et la préservation de la pensée linguistique tout au long de l’interview étaient appropriées et réussies.
De même, selon Abraham Gasparyan, Ruben Vardanyan a réussi à attirer l’attention du public britannique et mondial sur l’Artsakh, a délibérément exposé la politique fasciste de l’Azerbaïdjan, a fait allusion à la nécessité d’étendre le mandat et les capacités de l’armée russe (un message indirect à la Russie), a délicatement évité les affirmations agressives de jugements géopolitiques inappropriés, a souligné la réalisation du droit de l’Artsakh à l’autodétermination et il a donné une évaluation plus modérée des politiques du gouvernement arménien actuel, destructeur de la nation.
« L’interview est devenue un cours magistral pour toutes les personnalités et analystes de la République d’Arménie, des experts qui sombrent rapidement dans l’abîme des sujets tentants et à la mode, oubliant de défendre les intérêts de leur propre État et peuple dans ce contexte, commençant à se positionner médiocrement, sans parler des Britanniques-Russes ou des Russes-Ukrainiens, dans un discours conflictuel », publie-t-il.

« Tout le monde analyse et loue les réponses de Ruben Vardanyan à l’interview de la BBC », publie Avetik Ishkhanyan, président du Comité arménien d’Helsinki pour les droits de l’homme et intellectuel arménien sur Facebook. « Ruben Vardanyan a répondu dignement à toutes les questions provocantes. Mais… Mais de toute façon, la question la plus provocatrice de l’interview, je dirais même la plus humiliante pour le peuple arménien, concernait la cession de l’Artsakh par le gouvernement arménien à l’Azerbaïdjan et sa résistance. Ruben Vardanyan a bien sûr répondu correctement, mais la question a été posée et il était impossible de la nier. Un représentant de toute autre nation ne comprendrait pas cette attitude à l’égard de compatriotes qui vivent dans leur patrie historique depuis des milliers d’années. En fait, le journaliste nous a tous fait honte avec cette question », ajoute-t-il.

Source principale : facebook.com