À Jérusalem, un restaurant arménien a été attaqué par des extrémistes israéliens, suite à l’attaque du Patriarcat arménien et aux agressions contre les résidents arméniens de la Vieille ville, rapporte mirrorspectator.com.

Le restaurant arménien Taboon Wine Bar à Jérusalem a été aussi attaqué par des extrémistes. Cela fait suite à une série d’attaques et d’agressions contre la communauté arménienne dans le quartier arménien de Jérusalem, yerkir.am.

Ainsi, en fin de soirée du 28 janvier, deux extrémistes israéliens ont tenté d’entraver la circulation dans la rue du Patriarcat arménien, puis ont percuté la voiture de jeunes Arméniens rentrant chez eux après le travail, a rapporté le chancelier du Patriarcat arménien de Jérusalem, le père Aghan Gogchian, publie mirrorspectator.com.

Les Arméniens sont sortis de la voiture et ont poliment parlé et demandé pourquoi ils étaient attaqués, ajoutant qu’ils vivaient dans le quartier et rentraient du travail.

« Vous n’avez pas de quartier ici. C’est notre pays, sortez de notre pays », aurait commencé à crier l’un des assaillants.

Et quand le jeune homme arménien a dit : « C’est aussi notre pays, notre maison est ici, nous sommes nés ici, nous n’avons nulle part où aller », l’autre a pulvérisé un produit irritant dans les yeux de l’Arménien et les deux se sont enfuis.

À leur retour de l’hôpital, les Arméniens ont déposé une plainte auprès de la police. La police a interrogé les deux extrémistes et les a arrêtés. L’un d’eux a été libéré à l’aube, mais celui qui a utilisé le gaz lacrymogène est toujours en état d’arrestation.

Une heure après cet incident, un autre groupe d’extrémistes israéliens, passant dans la rue du Patriarcat, a tenté d’escalader le toit du Patriarcat et d’enlever les drapeaux du Patriarcat et de la République d’Arménie.

De jeunes Arméniens qui se trouvaient devant le monastère ont remarqué la tentative, se sont approchés et ont interdit les actions des extrémistes, ces derniers ont fui et sont revenus peu après dans un groupe plus petit, cette fois avec des masques.

Les extrémistes masqués ont tenté de provoquer une nouvelle bagarre, ont insulté les Arméniens et se sont enfuis en direction de la police. Les jeunes Arméniens les ont poursuivis, et lorsque ces derniers s’en sont aperçus, ils ont commencé à crier : « Attaque terroriste, attaque terroriste ! »

La police, pensant que les cris des agresseurs israéliens étaient vrais, a bloqué le passage aux hommes arméniens, a tenu les armes sur eux, a battu certains d’entre eux, et après avoir arrêté Gevorg Kahkejian, ils l’ont emmené au poste de police, sous l’accusation d’avoir attaqué un officier de police, ce qui n’est pas le cas.

George Kahkejian a été maintenu en garde à vue pendant une nuit. Le lendemain, 29 janvier, après-midi, avec l’intervention directe du patriarche Nourhan Manougian et la décision du tribunal, George Kahkejian a été libéré et assigné à résidence pendant 20 jours. Et comme Kahkejian a des blessures physiques, la police, par la médiation de l’avocat du monastère, lui a permis de subir un examen médical.

Le même jour, des extrémistes israéliens ont attaqué un restaurant arménien près de la Nouvelle Porte dans le quartier chrétien de la ville de Jérusalem, ont déclaré des sources locales à l’agence de presse Wafa. Ils ont attaqué un groupe de convives, pour la plupart Arméniens, qui prenaient leur repas au Taboon Wine Bar dans le quartier arménien. Selon le propriétaire du restaurant, Mihran Grigorian, les trois douzaines d’assaillants ont crié « Mort aux chrétiens ! » et « Mort aux Arabes ! ».

Une vidéo de l’incident les montre en train de retourner des tables et des chaises et de les lancer sur le personnel du restaurant.

« Ce n’est pas la première fois que les extrémistes se comportent de la sorte », a déclaré Grigorian. « Les résidents non juifs sont attaqués systématiquement ».

Le 11 janvier, le Patriarcat a déclaré que des vandales avaient laissé des graffitis anti-arméniens et anti-chrétiens sur les murs d’une église arménienne locale.

Vendredi après-midi, Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, a rendu visite aux restaurateurs et aux commerçants voisins, dont les entreprises ont été la cible d’attaques, dans un geste de solidarité de l’église.

En janvier dernier, le Patriarche orthodoxe grec de Jérusalem a déclaré que des groupes radicaux israéliens marginaux cherchaient à chasser la communauté chrétienne de la ville, publie christianpost.com.

« Notre présence à Jérusalem est menacée », a écrit Theophilos III, le patriarche de l’Église orthodoxe de Jérusalem, dans une tribune publiée à l’époque dans le Sunday Times (Royaume-Uni).

« Nos églises sont menacées par des groupes marginaux radicaux israéliens. Aux mains de ces extrémistes sionistes, la communauté chrétienne de Jérusalem souffre énormément. Nos frères et sœurs sont victimes de crimes haineux. Nos églises sont régulièrement profanées et vandalisées. Notre clergé fait l’objet de fréquentes intimidations », a-t-il souligné.

En juin dernier, le bureau du représentant de l’Union européenne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a averti que le patrimoine et les traditions de la communauté chrétienne ainsi que l’équilibre religieux établi dans la vieille ville de Jérusalem étaient menacés après que la Cour suprême d’Israël a légitimé le rachat de propriétés orthodoxes grecques par un groupe de colons juifs.

Erevan est alarmé. L’Arménie s’est déclarée lundi très préoccupée par les dernières informations faisant état d’attaques contre la communauté arménienne de Jérusalem imputées à des extrémistes juifs.

« Nous sommes profondément préoccupés par les récents actes de violence et de vandalisme visant les institutions religieuses chrétiennes à Jérusalem, notamment le Patriarcat arménien, et les résidents arméniens de la vieille ville », a tweeté le porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Vahan Hunanyan.

Hunanyan n’a pas dit comment les autorités israéliennes devraient réagir à de tels incidents.

Une semaine auparavant, plus de 30 tombes du cimetière protestant du Mont Sion avaient été profanées. Un archevêque anglican a imputé la responsabilité de ces actes de vandalisme à des extrémistes juifs.

« C’est la dernière en date d’une série d’attaques contre les chrétiens et leurs biens dans et autour de la vieille ville », a déclaré le consulat britannique à Jérusalem le 4 janvier. « Les auteurs d’attaques à motivation religieuse doivent être tenus pour responsables. »

L’Église apostolique arménienne reproche depuis des années aux Israéliens radicaux de proférer régulièrement des injures et de cracher sur ses ecclésiastiques dans les rues de la vieille ville de Jérusalem. Deux soldats israéliens ont été brièvement détenus par la police en novembre 2022 pour avoir agi de la sorte lors d’une procession religieuse conduite par un archevêque arménien.

Source principale : mirrorspectator.com