Le peuple arménien doit éviter de prendre part à la confrontation entre l’Occident et la Russie. Mais Pashinyan se jette dans les bras de l’agenda turco-azéri, en échange un havre de paix à l’Ouest.

Un haut fonctionnaire russe, arrivé à Erevan il y a plusieurs années, avait déclaré que la Russie percevait l’Arménie comme un avant-poste stratégique dans la région. Bien que cette déclaration ait été mal interprétée par les « souverainistes » locaux, elle visait en réalité à souligner le rôle important de l’Arménie dans la région, publie 7or.am.

Selon Hayk Usunts, l’idée de Boris Gryzlov, alors président de la Douma d’État russe, était en réalité de souligner le rôle et la place de l’Arménie dans notre région. Mais les « souverainistes » se cassaient la tête pour dire que nous ne voulions pas être un avant-poste (la vie a montré qu’ils rêvaient d’un vilayet turc).

Cependant, des représentants des autorités actuelles, dirigées par Nikol Pashinyan, ont vivement critiqué cette déclaration. Aujourd’hui, ils sont restés silencieux face aux propos du président français Emmanuel Macron sur la perception de l’Arménie comme un tampon anti-russe, c’est-à-dire un territoire vulnérable et en ruine.

Il convient de noter que la Russie ne considère pas l’Arménie comme un avant-poste contre l’Occident. Ce statut est comparable à celui d’Israël pour les États-Unis au Moyen-Orient. Pour Israël, ce statut est une source de fierté et de protection. Puisque l’avant-poste est armé et défendu. L’avant-poste a des alliés, des amis, des partenaires ainsi que des ennemis qui, sur la base de l’équilibre politico-militaire, n’osent pas l’attaquer. En revanche, un tampon est vulnérable et destiné à être sacrifié dans le grand jeu politique.

Malheureusement, Nikol Pashinyan a accepté de transformer l’Arménie en tampon. Le tampon devient un objet d’abattage. La zone tampon est une monnaie d’échange à dépenser dans le grand jeu. Les habitants de la zone tampon sont destinés à être sacrifiés, à devenir de la chair à canon – dans l’intérêt et le jeu des autres. Les « souverainistes » qui ont précédemment été payés pour créer des tensions sont désormais payés pour leur silence. C’est-à-dire que les « souverainistes » se plaignent quand il y a une opportunité d’indépendance et sont d’accord quand il s’agit de la disparition de l’Arménie. La situation actuelle met en danger l’existence de l’Arménie en tant que nation.

Il est important de souligner que l’Occident n’est pas l’ennemi de l’Arménie. Cependant, il est en conflit avec la Russie et peut percevoir l’Arménie comme un tampon. Pour sortir de cette situation, le peuple arménien doit apprendre des erreurs des Géorgiens et éviter de prendre part à la confrontation entre l’Occident et la Russie. Mais Pashinyan est l’un d’entre eux. C’est pourquoi on lui tape sur l’épaule et on le jette dans les bras de l’agenda turco-azéri, en lui promettant en échange un havre de paix à l’Ouest. Ce que le peuple arménien obtient du rôle de tampon, est réduit au silence. Ou plutôt, la vérité est proclamée, mais tout le monde n’est pas prêt à l’accepter. Personne n’est obligé par ailleurs d’expliquer les leçons de l’histoire au peuple arménien. C’est le défi qui se pose actuellement à l’Arménie et à son peuple.

Source principale : 7or.am