La diaspora fait appel aux autorités européennes pour qu’elles pèsent de tout leur poids sur la scène internationale afin de défendre l’Artsakh libre et démocratique, ainsi que l’intégrité territoriale de l’Arménie, contre les visées criminelles du régime d’Aliyev.

La déclaration de Pashinyan, faite le 22 mai, selon laquelle l’Arménie reconnaîtrait l’Artsakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, a suscité de vives critiques non seulement en Arménie, mais aussi au sein de la diaspora. Des organisations très importantes de la diaspora ont publié des déclarations de condamnation. En voici quelques-unes :

« L’Union des organisations arméniennes de Suède condamne fermement la déclaration du Premier ministre Nikol Pashinyan du 22 mai, selon laquelle la République d’Arménie est prête à reconnaître l’Artsakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. Cette déclaration contredit clairement les dispositions du droit international telles que le droit à la libre autodétermination des nations, ainsi que le droit de choisir la souveraineté et le statut politique international. Elle contredit également la déclaration d’indépendance de l’Artsakh, faite lors du référendum national du 10 décembre 1991. Le statut de l’Artsakh avait déjà été déterminé par la volonté du peuple et confirmé à plusieurs reprises par l’Assemblée nationale de la République d’Artsakh. La confirmation la plus récente est intervenue immédiatement après une déclaration de Nikol Pashinyan. En outre, toute solution stable et durable pour le peuple de l’Artsakh doit être soutenue par toutes les parties impliquées dans le conflit. L’Union des organisations arméniennes de Suède estime que la solution annoncée par le Premier ministre arménien ne conduira pas à la paix en Artsakh, car elle est inacceptable pour le peuple de la République d’Artsakh. Au contraire, si l’option proposée est mise en œuvre, elle mettra en danger la sécurité du peuple de l’Artsakh et pourrait provoquer le type de conditions qui ont causé le conflit interethnique dans les années 1990 après l’effondrement de l’Union soviétique.

« Le CCAF, l’organe de coordination des organisations arméniennes en France, s’oppose catégoriquement au principe de la souveraineté azerbaïdjanaise sur le peuple du Haut-Karabagh. Nous soutenons fermement le peuple arménien de l’Artsakh, ainsi que la position du Parlement de la République du Haut-Karabagh réaffirmant la volonté du peuple de l’Artsakh de disposer de lui-même, conformément à l’article 2 de la Charte des Nations unies et aux principes énoncés par le Groupe de Minsk de l’OSCE. Ce droit, qui relève de la légitimité internationale, est d’autant plus nécessaire que les Arméniens de l’Artsakh font l’objet d’un processus de nettoyage ethnique qui s’inscrit manifestement dans la continuité du projet génocidaire propre au panturquisme, comme en témoignent notamment l’agression militaire azerbaïdjanaise de septembre 2020 et le siège de l’Artsakh le 12 décembre 2022.

Le CCAF, qui réunit des associations créées par des descendants de victimes du Génocide de 1915 sur le territoire français, s’élève contre les risques de répétition de l’histoire et appelle les instances internationales à écarter cette menace et à protéger le peuple arménien, y compris le Haut-Karabagh. Le CCAF appelle les Arméniens à se réinstaller pacifiquement sur leurs territoires ancestraux avec le droit inaliénable d’y vivre librement. Le CCAF appelle tout particulièrement les autorités françaises à peser de tout leur poids sur la scène internationale pour défendre l’Artsakh libre et démocratique ainsi que l’intégrité territoriale de l’Arménie contre les visées criminelles du régime d’Aliyev. Il ne peut y avoir de paix sans justice et sans liberté. »

« Le Comité des Arméniens de Belgique suit avec beaucoup d’inquiétude la situation dans le Haut-Karabagh. La population arménienne autochtone de cette région, qui s’est courageusement battue pour la paix, la liberté et la vie démocratique, est assiégée depuis le 12 décembre 2022. Cette situation honteuse a été condamnée par la Cour internationale de justice, la Cour européenne des droits de l’homme et le Parlement européen. Dans ces circonstances, il est de la responsabilité de la communauté internationale de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour lever le siège et reconnaître le droit du peuple du Haut-Karabagh à vivre dans la paix et la sécurité. Nous constatons avec regret que non seulement il n’y a pas d’efforts concrets dans ce sens, mais qu’au contraire, les acteurs internationaux impliqués dans ces discussions semblent négocier les termes de la dissolution d’une des rares démocraties de la région, placée sous le joug d’une des pires dictatures.

Enfin, il ne fait aucun doute que l’annexion du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan entraînerait le nettoyage ethnique de ses habitants et la disparition de son patrimoine historique et culturel, berceau de la civilisation arménienne. L’histoire du peuple arménien avant et après le Génocide nous en a donné de nombreux exemples. Sous couvert de faux intérêts commerciaux immédiats, en encourageant ouvertement et inconsidérément les plus prolifiques et les plus exubérants, nous préparons le terrain à diverses exactions. Nous appelons donc la Belgique, ses partenaires et les acteurs internationaux impliqués dans les discussions actuelles à ne pas céder au chantage et au marchandage des dictatures, mais à reconsidérer leur position actuelle et à s’engager pleinement en faveur des droits des Arméniens d’Arménie et du Haut-Karabagh à vivre en paix, en sécurité et en liberté dans leur patrie. Les déclarations du Premier ministre arménien sur l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan ne pourront pas épargner à la communauté internationale associée directement au processus de négociation et à l’Europe la tragédie imminente à laquelle sont confrontés les Arméniens du Haut-Karabagh ».

Conseil diocésain arménien du Royaume-Uni et de l’Irlande :

« Les développements à la lumière des réunions politiques successives entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au cours du dernier mandat du Premier ministre de la République d’Arménie n’ont provoqué que de la colère et un fort ressentiment parmi tous les Arméniens profondément concernés par les discussions sur la République d’Artsakh.

Votre déclaration lors de la rencontre avec les journalistes le lundi 22 mai, selon laquelle l’Arménie reconnaît l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan avec une définition de 86 600 kilomètres carrés, montre votre intention d’ignorer complètement la volonté et les droits du peuple de l’Artsakh. Le peuple d’Artsakh a exprimé sa volonté par référendum le 10 décembre 1991, conformément aux principes d’autodétermination nationale des Nations unies, et aucune autorité n’a le droit de la compromettre ou de la révoquer. Toute formulation sévère et injuste qui ne tient pas compte de la volonté du peuple héroïque d’Artsakh et du droit à l’autodétermination viole simultanément la Déclaration d’indépendance de la République d’Arménie et sa Constitution. Par cette lettre, nous exprimons l’indignation collective de notre communauté face à votre position dangereuse sur la question de l’Artsakh et votre position qui ouvre la porte à un lent Génocide. La préservation de l’identité arménienne et l’avenir des générations de la diaspora après le Génocide sont entièrement liés à la revendication légitime du peuple arménien et à la protection des droits à la liberté et à la sécurité de notre peuple vivant en Arménie et en Artsakh.

C’est pour ces raisons que les Arméniens de la diaspora et les Arméniens vivant au Royaume-Uni ne pourront jamais tolérer la violation et le contournement des droits des Arméniens. Il est déjà clair pour nous tous que le dictateur Aliyev n’est pas d’humeur à faire la paix. Il a menacé de s’emparer des territoires par la force, en lançant un ultimatum aux autorités de l’Artsakh, déclarant que le parlement de l’Artsakh devait être dissous et que les ministres et le président devaient démissionner en demandant des passeports azerbaïdjanais. Ce n’est qu’après ces mesures qu’Aliyev envisagera de discuter d’une amnistie pour les autorités de l’Artsakh.

Toute concession de la part de l’Arménie conduira en fait à des exigences et des menaces supplémentaires. Nous vous demandons instamment d’abandonner la pensée défaitiste et les mesures destructrices qu’elle entraîne, et de trouver des solutions raisonnables et dignes pour surmonter les défis nationaux.

Nous considérons qu’il est de notre devoir d’affirmer qu’en tant que communauté arménienne du Royaume-Uni, nous soutenons fermement le peuple héroïque d’Artsakh, en défendant son droit et sa volonté de vivre et de créer pacifiquement dans sa patrie. Toute tentative d’ignorer ou de nier ces droits est fermement rejetée. »

« Le Conseil central des Arméniens d’Allemagne exprime sa solidarité avec la déclaration de l’Assemblée nationale de la République d’Artsakh, estimant que la République d’Arménie ne peut être reconnue comme faisant partie de l’Azerbaïdjan par aucune entité, en particulier par le gouvernement de la République d’Arménie. Le statut de l’Artsakh a déjà été déterminé par la Déclaration populaire du 10 décembre 1991, qui découle de la résolution de l’ONU « Sur l’autodétermination des peuples et des nations », et aucune autorité n’a le droit de le remettre en question.

Nikol Pashinyan viole en fait les dispositions de la Déclaration d’indépendance de la République d’Arménie et de la Constitution sur l’Artsakh.

Nous exhortons tous les Arméniens à s’unir autour du droit à l’autodétermination de l’Artsakh et de la protection des territoires souverains de la République d’Arménie, afin d’empêcher les autorités actuelles de la République d’Arménie de céder la République d’Artsakh et les territoires souverains de la République d’Arménie à l’Azerbaïdjan, ce qui sera inévitable pour l’État ».

Il est à noter que ces structures sont acceptées et reconnues par les autorités de ces pays européens comme des représentants légitimes des communautés arméniennes.

Source principale : hraparak.am