Si l’Union européenne veut jouer un rôle et imposer quelque chose à l’Azerbaïdjan dans cette région, il faut qu’elle le montre par des actes. Pour ce faire, leur exécutif devrait cesser de faire des déclarations ambiguës et devrait finalement recourir à un certain nombre de sanctions, déclare Kaspar Karampetian, président de l’EAFJD.

Selon Andrea Wiktorin, ambassadrice et chef de la délégation de l’UE en Arménie, les rapports des observateurs de l’UE ne sont pas remis à l’Arménie ni à l’Azerbaïdjan, mais à Bruxelles.

« En ce qui concerne les récentes violences à Sotk, ils n’étaient pas là [la mission d’observation de l’UE en Arménie (EUMA)] mais ils sont présents le long d’une grande partie de la frontière. Ils n’ont aucune envie de se montrer là où il se passe quelque chose, ils surveillent la frontière et enregistrent ce qu’ils voient. Mais cela ne signifie pas qu’ils peuvent automatiquement se retrouver à un endroit où il se passe quelque chose », a déclaré Mme Wiktorin. « Il peut arriver que les observateurs refusent de se rendre à un endroit particulier », a déclaré Mme Wiktorin.

Le diplomate a également souligné que la partie arménienne était responsable de la sécurité des observateurs.

« L’Europe a une délégation censée surveiller ses frontières. Nous avons envoyé une plainte vigoureuse à l’Europe avant le début du processus de consultation et nous avons demandé où se trouvait ce groupe de surveillance ? Les événements qui ont eu lieu à Sotk, par exemple, où se sont-ils déroulés ? », Kaspar Karampetian, président de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie (EAFJD), bureau européen de la Cause arménienne de la FRA Dachnaktsoutioun. « Leur devoir est d’être présents, ils doivent savoir, ils doivent rapporter. Ils sont tenus d’être présents et de signaler les incidents.Où sont-ils ? Ils ne sont pas là !

Si l’Union européenne veut jouer un rôle et imposer quelque chose à l’Azerbaïdjan dans cette région, il faut qu’elle le montre par des actes. Pour ce faire, leur exécutif devrait cesser de faire des déclarations ambiguës et devrait finalement recourir à un certain nombre de sanctions. Leur raisonnement selon lequel si des sanctions leur sont imposées, ils refuseront de négocier est ridicule. À présent qu’ils ne refusent pas de discuter, quel est le résultat ? Où en sommes-nous ?

L’Artsakh est complètement réprimé par l’Azerbaïdjan, ils ont mis en place un dispositif de contrôle, les gens ne peuvent même pas respirer, les convois de la Croix-Rouge ne sont pas autorisés à circuler, ils occupent des territoires de l’Arménie. Qu’est-ce que cela nous donne quand l’Azerbaïdjan parle de paix avec l’Arménie ?

Tant que des sanctions et une approche stricte ne seront pas appliquées à l’Azerbaïdjan, ce dernier poursuivra ses atrocités », explique Kaspar Karampetian.

Rappelons que depuis le 20 février 2023, la mission civile la mission d’observation de l’UE en Arménie (EUMA) opère en Arménie avec un mandat de deux ans, dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Elle était initialement une extension de la mission géorgienne, dont l’objectif est d’observer le cessez-le-feu en Abkhazie et en Ossétie du Sud.

C’est après l’invasion de l’Arménie en septembre dernier que l’UE, à la demande de l’Arménie, a décidé d’étendre la mission à ce pays. Au départ, il s’agissait d’une mission de courte durée, mais après une décision rapide de l’UE, la mission civile a été déployée pour deux ans, jusqu’en 2025. La mission est dirigée par Markus Ritter, officier de la police fédérale allemande et comporte, entre autres, 15 policiers allemands.

Aujourd’hui, 103 personnes sont stationnées en Arménie, dont la moitié sont des observateurs civils et du personnel administratif. Le mandat ne concerne que le territoire de l’Arménie, et non celui de l’Azerbaïdjan. Malgré cela, la mission d’observation doit avoir un lien avec l’Azerbaïdjan dans le cadre de son travail.  Le siège de l’EUMA est établi à Yeghegnadzor.

Source principale : aysor.am